Santo Daime

De Mestre Ireneu à Padrinho Sebastião

Raimundo Irineu Serra a travaillé à l’extraction du caoutchouc dans la forêt amazonienne où il aurait rencontré un ou plusieurs chamanes qui lui ont fait découvrir l’Ayahuasca, un breuvage de plantes dont l'usage dans ces contrées semble immémorial.
La mythologie raconte que Ayahuasca était le nom d’un grand guerrier Inca qui, pour fuir les massacres des conquistadors espagnols, se serait réfugié à Machu Picchu en passant par les sentiers secrets des Incas, dans la forêt amazonienne, d’où il a répandu la sagesse de son peuple et l’usage de la Boisson Sacrée appelée également « liane de l’âme » ou encore « liane des morts ».
En 1930, Raimundo Irineu Serra, appelé Mestre Irineu, fonda une lignée spirituelle qui utilise l’Ayahuasca comme sacrement, rebaptisée Santo Daime, dans le cadre de la tradition chrétienne en syncrétisme avec le chamanisme et les valeurs spirituelles du métissage brésilien (amérindien, africain, oriental). Il réunit autour de lui des personnes de croyances et de conditions sociales extrêmement différentes pour préserver les rites des peuples asservis tout en les réconciliant avec la foi chrétienne.


À sa mort, Sébastião Mota de Melo, qui travaillait avec lui dans cette lignée spirituelle a fondé la communauté Daimiste « Colônia Cinco Mil » à Rio Branco en Acre. Au fil des ans, la communauté a pénétrée la forêt amazonienne, où elle s’est fixée, d’abord à « Rio do Ouro », pour s’installer ensuite à « Ceu de Mapia » avec l’accord du gouvernement brésilien, qui leur a confié la protection de deux réserves forestières nationales : Purus, 256 mille hectares et Mapia-Inaumi, 311 mille hectares.
Sébastião Mota de Melo est mort à Rio de Janeiro en 1990. Son fils Alfrédo Grégorio de Melo a pris sa succession et continue, avec l’expansion du mouvement dans le monde, de répandre la foi Daimiste.

Le Santo Daime au Brésil


Le Santo Daime est officiellement reconnu au Brésil depuis 1972, après une étude diligentée par le Confen (bureau fédéral des narcotiques) et la Dimed (ministère de la santé publique). Le rapport, de ces deux organismes gouvernementaux Brésiliens, ayant conclu à l’innocuité des principes psychoactifs contenu dans l’Ayahuasca et à l’impact positif de ce culte sur l’intégration sociale de ses membres.
Resolução Nº 1, du 25 janvier 2010 :

Le 6 décembre 2006, le Président du Gabinete de segurança institucional, le Général Armando Félix, a approuvé, lors de l'assemblée plénière du
« CONAD » (Conseil National Anti Drogues), le compte rendu final que lui a remis, le 23 novembre 2006, le groupe multidisciplinaire de travail, composé de 6 chercheurs, désignés par le « CONAD », selon les thèmes suivants : Anthropologie, Pharmacologie, Social, Psychiatrie, Juridique ainsi que 6 représentants des principaux groupes religieux Brésiliens, utilisant l’Ayahuasca comme Sacrement. Il a été réitéré la liberté de l’utilisation religieuse de l’Ayahuasca, en considérant l’inviolabilité de conscience et de croyance ainsi que la garantie de protection de l’État pour les manifestations des cultures populaires, indigènes et Afro-Brésilienne, sur la base des art. 5o, VI et 215, et 1o de la Constitution du Brésil, qui permet d’éviter toutes formes de manifestations de préjugés.
En mai 2008, Le ministre de la Culture Gilberto Gil, a reçu de l'Institut de patrimoine historique et artistique (IPHAN) une demande de reconnaissance de l'usage rituel de l'Ayahuasca comme un atout culturel de nature immatérielle. La demande a été évaluée par la Chambre technique de patrimoine immatériel (MINC), où il a été nécessaire de développer les études sur d'autres utilisations de thé dans les expressions culturelles traditionnelles des peuples de l'Amazonie, notamment dans les communautés autochtones. La conclusion de cette étape est essentielle pour soutenir la décision de l'Office sur la demande de reconnaissance du thé en tant que patrimoine culturel brésilien.

L'expansion du Santo Daime dans le monde



Diméthyltryptamine, ou DMT. Principe actif de l'ayahyasca.

Au cours de la dernière décennie, ce culte a connu une expansion dans deux directions. La première vers le cœur même de la forêt Amazonienne (principalement dans la région de la haute vallée du Jurua. La deuxième vers les autres pays du monde : les États-Unis, le Canada, le Japon et pratiquement tous les pays Européens. À la suite des procès qui ont eu lieu dans trois pays européens : l’Espagne, les Pays-Bas et la France, l'Ayahuasca n'a pas été reconnue illégale. Mais le 20 avril 2005, le ministère de la santé Français a inscrit les principales plantes qui composent l'Ayahuasca, sur la liste des produits stupéfiants....Interdisant donc la pratique du Santo Daime sur le territoire français. Un recours a été déposé devant le Conseil d'État en juillet 2005 pour demander l'annulation de l'arrêté qui prohibe l'Ayahuasca, au nom de la liberté religieuse du Santo Daime, qui utilise l'Ayahuasca comme Sacrement. « Au regard des préoccupations de santé publique », ce recours a été rejeté lors de la séance du 3 décembre 2007 (lecture du 21 décembre, communication aux requérants le 4 janvier 2008).

Le 25 novembre 2011 l’Association Française « Liberté du Santo Daime » a adressé une lettre au ministère de la Santé pour demander, au nom de la liberté religieuse et de la diversité culturelle, l'ouverture d'un dialogue en vue d'obtenir une dérogation pour utiliser l’Ayahuasca–Santo Daime dans le cadre de son rituel religieux……

Wikipédia

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